A Wonder GALATEE

DN[A] 2019 : Grenoble, en conteneur place Saint Laurent les 24 et 25 mai

A l'antiquité, Galatée est une figure de l'amour et de ses conflits. Ce fut en 1890, dans un tableau de Jean-Léon Gérôme Pygmalion et Galatée (Metropolitan de New York), une figure des relations entre les objets techniques et les sentiments humains. Le tableau met en scène le baiser fou entre le sculpteur et son œuvre. Maîtrisant plus que jamais de manière réaliste la matière, il tombe amoureux de son oeuvre. Au siècle de l'industrialisation, les compétences techniques semblent en effet déjà donner à l'homme une maitrise totale de son environnement. Avec d'autres œuvres typiques de ce siècle, comme Frankenstein ou plus tard les avant-gardes et parfois même la science-fiction, les artistes ouvrent une porte sur le doute. Il s’agit pour IAMAWONDER de donner un contexte culturel et un vocabulaire à notre rapport aux technologies, finalement « toujours nouvelles ». Ni homme ni femme, ni européen ni asiatique, le corps de AWONDER est mathématiquement médian. Le geste et la posture sont replacés au centre du travail et de l’accès au sens, abandonnant le fétichisme habituel des représentations. Elle incarne le lissage statistique et mécaniste qui prend aujourd'hui la place du corps Idéal classique ou tourmenté des avants-gardes. Ainsi l’Idéal comme représentation des finalités partagées disparait au profit d’un futur centré et tracé par le corps technologique. La capacité de projection dans le futur, nécessaire à tout progrès, est ainsi commuée en futur inévitablement bénéfique, en futur médian, indiscutable. Aujourd'hui nos peurs irrationnelles vis-à-vis des intelligences artificielles sont de toute évidence une projection de notre propre capacité à nous nuire. Ce qu’elle révèle, principalement, c’est notre incapacité à rationaliser collectivement le passé et l’actualité des technologies, au moment où les outils de décision collective sont au plus bas de leur efficience et où l’ingénierie prend le pas sur la science et l’esprit critique. IMAWONDER pose la question des continuités et des choix humains.